Confinement, et Demain?

 » Temps de Confinement

Nous étions quelques-uns à savoir, à sentir qu’un jour tout s’arrêterait, tout s’effondrerait.
Nous étions quelques uns à sentir, à savoir que l’autonomie, la sobriété, l’entraide seraient reines en ce moment-là.
Ce système ne tenait plus debout. Le miroir aux alouettes voulait nous faire croire qu’il était tout.

Mais rien de ce qu’il propose ne repose. Rien de ce qu’il produit ne respecte la Vie. Rien de ce qu’il promet n’a vraiment d’importance.
Ce système du Dieu Argent qui ne sert que quelques-uns au détriment du Monde.
Comment croire, imaginer, oser espérer une seconde encore que le Demain d’hier puisse reprendre forme, ne serait-ce qu’un peu?
Quelle part de lui espérer voir renaître? Celle qui asservit? Celle qui détruit? Celle qui salit? Celle qui sépare? Celle qui aliène? Celle qui compromet le futur de toute Vie? Quelle part souhaiter encore?
Quelle part de lui souhaiter encore?
Quelle part de lui souhaiter encore?

Et si tout s’arrêtait.
Vraiment.
Page Blanche.

Tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Tout ceci n’a pas pu être.Il n’est pas possible que nous les ayons laissé faire ainsi. Polluer, détruire, extraire, défoncer, bousiller toutes formes de Vie et décider que tout ce qui ne nous sert pas est nuisible, nourrir l’humain de nourritures inertes, mortes, toujours moins chères, moins chères, moins chères.
Mais quel est le prix de la Vie, de notre corps? Quelle valeur donne t-on à ceux qui nous nourrissent?
Non, nous n’avons pas pu les laisser nous imposer un rythme effréné, fou.
Courir, rouler, courir encore, après qui, après quoi, trop de choses à faire, vite, stress, pétrole, trop de choses à faire, courir, encore, courir.

Et puis, tout s’arrête.

Écoute le bruit. Écoute! Il n’y en a plus. Le vent. Écoute les oiseaux.

Écoute, tu as le temps.

Certains d’entre nous avons des enfants. J’ai le temps. J’ai le temps d’avoir un enfant. Le temps de la voir grandir de jour en jour, d’heure en heure. Le temps de la voir s’épanouir, vivre à son propre rythme. Reposée. Vivre au cœur du temps qui est le sien.
Le temps peut se lover en nos enfants, s’accorder à leur chair.

Et au cœur de l’épreuve pour tant de gens, j’avoue tout doucement que j’aimerais que cette bulle dure encore un peu, assez longtemps. Assez longtemps pour que…

Depuis combien de temps n’avions nous pas eu le temps?
Regarde le ciel. Il est pur. Le toit du Monde n’est plus griffé par les bestiaires volants. Hirondelles, pinsons et aigles prennent leur revanche. Eux, ils n’ont pas besoin d’argent. Fleurs, germes de plantes poussent…La terre est leur mère nourricière, la lumière leur source. C’est tout.

Écoute le calme.

Retrouver le lien petit à petit. S’approcher les uns des autres. Un sourire de loin, puis se toucher la main. Pour nous aimer, nous entraider, nous n’avons pas besoin de mirages. C’est dans le cœur que tout existe. Regarde.

De loin, nos relations, les vraies sont amplifiées. Plus de « bonjour, ça va? » inconsistants. Un appel, un message sincère pour prendre des nouvelles. Je t’aime. Je nous aime. Ils sont beaux les humains quand ils ne sont pas trop abîmés. Ça vaut le coup d’en sauver un bout, tout…Sauver l’Humain, mais pas l’inhumain.

De cette parenthèse, lorsque nos vies retrouveront leurs libertés. Nous précipiterons-nous pour tout recommencer? Recommencer mais quoi? La Vie d’avant. Celle de la mise à mort de toute Vie pour qui, pour quoi? Un pot de nutella, une paire de chaussures, une belle et grosse voiture.

Qu’est ce qui vaut le coup que nous détruisions tout?

Saurons nous tâtonner? Sortir un peu titubant de nos encavernements? Saurons-nous hésiter? A poser le bon geste, celui qui fait du bien, qui ne détruit rien. Saurons-nous fredonner un nouvel air? L’air du Monde Nouveau…
Saurons-nous doucement poser un pied dehors en regardant chaque être, chaque parcelle de lumière, chaque touche de vert comme un miracle?
Saurons-nos savourer la Vie et ne rien accepter qui l’abîme?
Saurons-nous manger sainement et ne rien accepter qui se passe au détriment de…
Saurons-nous tendre la main à nos frères et sœurs et nous dire que ce monde où des gens vivaient et mouraient dans la rue n’a pas pu exister.
Nous réveillerons-nous, enfin, complètement?
Reprendrons-nous en main nos existences? Quelle saveur aura dans nos Vies le mot « cohérence »?
Et entendez-vous le goût des mots poire, pissenlit, soleil, abeille, coquelicot, vent, montagne…Vie? Saurons-nous savourer au lieu de consommer, exploiter?
Saurons-nous goûter et délicatement respecter?
Saurons-nous…

Quelques semaines, mois…parsèment encore notre imaginaire.
Quelques semaines pour que l’alchimie opère.

Imaginez que tout recommencera avec des parcelles pourries du Vieux monde. Non, c’est inacceptable.
Crois-je encore dans l’Humain?
Oui, car je les vois, d’ici, toutes ces poussières d’étoiles qui se posent sur le quotidien du Monde.
Je les vois ces êtres qui se dévouent, qui se donnent, qui tiennent la main au Monde possible de Demain. Poussières d’étoile qui réunies pourraient créer un paysage inouï. Parcelle d’une autre agriculture, d’une douce paysannerie, pièce inespérée du respect des animaux, briques d’éveil aux végétaux, composante des jardins, dévotion aux enfants, donner à ceux qui n’ont rien. Réinventer l’école, réinventer le partage de l’espace, réinventer l’équité, réinventer le rapport au temps. Réinventer le Monde de nos idées. Réinventer la place de l’Humain.

Humble et égal bénéficiaire des générosités de notre Terre. Au même rang que ces frères et sœurs non humains et même empli de gratitude, car sans ses plantes qu’il ignorait et piétinait hier, il n’est rien.

Maintenant, il le sait. Maintenant, il le sait.

Il se lève, pose les doigts sur la poignée. Il le sait. Il a eu le temps pour ça. Il ouvre la porte, met un pied dehors.
La lumière a changé. Une douceur, une profondeur, une évidence habillent l’air. La violence n’est plus. C’est doux. On se baigne dedans. Regarder le Monde, la Vie d’un œil allumé car derrière lui, une âme s’est enfin éveillée 🙂

Seiwa, quelques verres d’Harmonie

Mardi 29 Octobre, est née une cuvée que j’attendais de toute mon âme parce qu’elle porte sur son ventre un mot qui contient en lui tant de valeurs chères, de sens pour demain. En lisant le livre merveilleux « Sagesse d’ailleurs pour mieux vivre aujourd’hui », à sa toute fin, émerge une notion si forte que l’émotion est là. Seiwa né dans la bouche des indiens Kogis. Un peuple racine en respect profond de la terre et de chaque particule qui la compose. Seiwa nous parle d’une manière d’être au Monde, de respect de chaque être quelque soit son apparence (minérale, végétale, animale et humaine). Il nous dit qu’aucune Harmonie durable sous l’idée d‘Amour n’est possible sans ce respect là. Prenons-en de la graine, nourrissons nous de cette notion là et vivons là maintenant.

 

Vivre en soi cette notion et l’appliquer avec le cœur dans nos gestes quotidiens, nos choix alimentaires, nos aspirations d’aujourd’hui et demain…

Puisse Seiwa portait son message au cœur des moments de convivialité et de partage.

 

 

Il est né de grappes de Carignans noirs cueillis en 2017. Ce vin a été élevé ces deniers mois sous bois de manière trés tendre. Un vin noble et racé. Un vin de garde, un vin pour manger. Il est plein et suave. Nous l’aimons beaucoup et serons heureux de vous le présenter…

Petit plaidoyer d’autonomie, de liberté, de sens..

L’automne est une saison d’une telle générosité que j’ai besoin d’écrire. J’ai besoin de partager avec vous notre expérience depuis plusieurs années, si loin des messages de manque venant des médias.

Nous nous sommes remis au rythme de la nature depuis plusieurs années et je ne sais plus où donner de la tête et des mains tant l’abondance est grande en ce moment.

Un petit tour en forêt et ce sont les champignons et les châtaignes qui nous tendent les bras. Des châtaignes, quel cadeau. Certains anciens l’appelait le pain de leur région. Elle a nourri des générations et permis de survivre dans des moments difficiles et elle ne manque pas. Les châtaigniers, même abandonnés, donnent tant d’eux-mêmes. Soupes merveilleuses, pâtés, gâteaux, tartes…En ramasser une belle quantité permet de s’assurer  bien des repas délicieux et diversifiés!

Au printemps, ce sont toutes les salades sauvages qui peuvent nous permettre de passer des semaines avec un beau saladier de vert et de couleurs empli de saveurs et de bienfaits: pissenlits, doucette, ail des ours… Et l’ortie, quelle merveille. En soupe, tarte, pesto. Elle nous nourrit, nous rassasie, nous fait un bien fou!

Et les plantes aromatiques (thym, romarin, sarriette, menthe…), les fleurs pour colorer nos plats, prendre soin de notre peau, nos cheveux, nos émotions.

Qu’il est bon de se remettre en lien avec l’écho de Dame Nature et de ses rythmes, ses offrandes. Un panier, une marche en forêt, des trésors ici et là. Le temps de préparation à la maison. Quel beau message pour nos enfants. Que c’est simple et rassurant.

En choisissant le métier de vigneron sur une petite surface, nous avons aussi accepté le fait de diviser drastiquement nos revenus financiers mais de prendre le temps. Le temps de faire notre jardin, le temps des cueillettes sauvages, des transformations, le temps de prendre soin de notre santé. Le temps de cette richesse là qui est sans prix. Le temps de retour vers la liberté et l’autonomie.

Si vous veniez nous voir, nous partagerons avec vous nos connaissances des plantes sauvages, des recettes…La transition de Vie peut aussi commencer par les gestes les plus simples et élémentaires….se nourrir le corps et l’Âme.

 

Vendanges en Monts et Merveilles

Voici quelques jours que la cueillette des raisins est terminée. C’est le cœur heureux et la tête apaisée que nous nous tournons vers les vinifications et le jardin d’automne.

Les raisins magnifiques et sains ont été protégés des sangliers grâce à de précieuses clôtures. Suite aux pertes conséquentes de l’année dernière, nous imaginons enfin des naissances 2019 plus nombreuses, soyeuses, joyeuses. Ouf!

Des amis d’ici et d’ailleurs (Russie, Suisse, Champagne!) se sont joints à nous pour ces merveilleux moments de partages, de solidarité, de rires et de belles bouffes cuisinées avec Amour. Maintenant, Haïku, Les Petites Madeleines, Page Blanche, l’Inattendu sont en train de devenir…A suivre

 

 

Vendanges 2018, temps d’acceptation…

Une grande pensée automnale vers toutes et tous.

Cette épisode de vendanges aura été pour nous celui de l »acceptation profonde. Tous les vigneron(ne)s connaissent un jour ou l’autre un joli temps d’épreuve au niveau cueillette ou non. 2018 aura sonné l’heure pour nous. Et nous ne sommes pas seuls.

 

Nous avions grâce à beaucoup de soin, de prises de conseil et de l’utilisation d’huiles essentielles, réussi à venir à bout du mildiou. Quelle fierté de voir alors en une année si compliquée, de belles grappes saines se former. Il semble que si belles, elles étaient, elles ont plu aux sangliers, qui en ont mangé les 3/4.

 

 

 

 

La richesse a été les amis qui nous entourés et ont participé aux nombreux coups de sécateurs pour sauver les toutes petites grappes restantes. En naîtra une nouvelle cuvée que nous nommerons « Acceptation ». Une notion forte que nous sommes en train de vivre.

Heureusement, comme la vie est toujours juste, des jus de blanc avaient mis un temps, mais un temps fou à fermenter. Et ça y est, il semble vouloir pointer le bout de leur nez. Ces enfants devraient devenir « Le Petit lait de la vigne » et « Patience ». Leur naissance n’est pas encore fixée.

Une année à venir à tenir en équilibre et à partager les futurs flacons au compte-goutte…