Un article au plus prés de notre réalité

« La Semaine du Minervois » du jeudi 18 juillet parle de nous : voici les scans de ces pages ; les pages d’archives du journal en Pdf sont téléchargeables ici et.
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Monts et Merveilles dans le journalDomaine Monts et Merveilles, haut gauche de l'articleDomaines Monts et Merveilles, haut droit de l'articleDomaine Monts et Merveilles, fin de l'article

Libérer les Vignerons et le Vin… Monts et merveilles

 

Un texte qui parle pour nous…

Antoine qui écrit des textes sublimes pour la Semaine du Minervois a crée en toute discrétion ce texte qui nous a réjouit nos cœurs de vignerons, parents de Vins Libres

« Il n’y a pas si longtemps en Minervois, «on vendangeait soit pas mûr, soit pourri» m’a avoué un ami vigneron. La quantité rimant, on avait sélectionné des cépages productifs, dont les souches croulaient sous les raisins qui n’avaient pas le temps de mûrir. Même dans les coteaux, et sans irrigation, on atteignait de gros rendements avec les carignans, terrets, aramons et autres listans d’alors. Puis, est venue, avec la volonté de rejoindre le club des appellations d’origine contrôlée (AOC), la restructuration du vignoble favorisant l’implantation de cépages «nobles». Une exigence de qualité définie dans un cahier des charges, en opposition au mauvais vin que l’on voulait faire oublier: d’un vin peu coloré, faible en alcool, vert, dilué, inexpressif, on allait passer à un vin sombre, gras, riche, alcooleux, confit, complexe, voire boisé. Et on s’est inventé une tradition, qui, dans les faits, aura trente ans en 2015.

Ce vin étalon, établi en réaction au petit rouge paysan et coopératif, dicte encore aux vignerons le modèle à atteindre, et par extension les limites à ne pas traverser. Même avec les «bons» cépages en assemblage, rechercher finesse, plus de fraîcheur, moins d’extraction expose au déclassement.

Pourtant, dans l’histoire du vin, nombreux sont les exemples de grandes appellations qui ont su s’adapter, évoluer: autrefois dépassaient rarement les 12° d’alcool, tandis que les bourgognes, conçus pour vieillir, étaient pratiquement imbuvables dans leur jeunesse; les vins de Vouvray n’étaient qu’accidentellement secs et, plus prés d’ici, les maurys et banyuls étaient oxydatifs ou n’étaient pas.

Bien sûr, on ne peut accepter toutes les excentricités, et encore moins toutes les déviances, au sein d’une appellation qui se respecte. Par contre, ne serait-ce pas enrichir la palette des vins du Minervois que d’ouvrir des critères de sélection empoussiérés (et qui laissent pourtant bien passer des «piquettes») à des vins de style différents, plus digestes, plus «nature», faits par des vignerons qui ne s’assujettissent pas à la mode mais suivent leurs convictions profondes? Est ce bien sage de décourager ces passionnés, qui travaillent dans un grand respect de la vigne, du raisin et du vin et qui recherchent l’expression la plus pure de leur terroir, de faire partie de cette appellation?

Parce que ceux-ci exclus, fidéliseront une clientèle avec une production confidentielle en «vin de France», et ne prendront même plus la peine de demander l’agrément…Et quand on remisera les locomotives de la première heure, l’AOC Minervois, qui se rêve Très Grand Vin, risque de rester à quai.»

Antoine Cauchy

Bravo!!

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